FĂȘte-Dieu - SolennitĂ© du corps et sang du Christ La FĂȘte du Saint-Sacrement ou FĂȘte-Dieu qui correspond au 2e dimanche aprĂšs la PentecĂŽte a Ă©tĂ© instituĂ©e au XIII° siĂšcle pour commĂ©morer la prĂ©sence de JĂ©sus-Christ dans le sacrement de lâeucharistie. La fĂȘte du Saint-Sacrement 1. Origine de la FĂȘte du Saint-Sacrement Lâorigine de la fĂȘte du Saint-Sacrement remonte au XIII° siĂšcle. Jusque lĂ il nây avait ni office ni exposition du Saint-Sacrement. On conservait seulement la Sainte rĂ©serve pour les mourants et les malades. Câest encore actuellement la situation dans lâĂglise orthodoxe. La fĂȘte du Corpus Christi FĂȘte-Dieu est apparue au XIII° siĂšcle Ă la suite dâune vision quâa eu vers 1210 une religieuse, sainte Julienne de Cornillon, du diocĂšse de LiĂšge. Le premier formulaire dâune messe en lâhonneur du Saint sacrement a Ă©tĂ© composĂ© en 1246 dans le diocĂšse de LiĂšge. Puis on a utilisĂ© un nouveau formulaire, Ćuvre de saint Thomas dâAquin. 2. Histoire de la fĂȘte du Saint-Sacrement Le pape Urbain IV en 1264 rendit la fĂȘte du Saint-Sacrement obligatoire pour lâĂglise universelle, mais cette fĂȘte a eu de la peine Ă sâimposer chez les Ă©vĂȘques et les thĂ©ologiens. Puis elle est devenue une fĂȘte trĂšs populaire, trĂšs cĂ©lĂšbre en Espagne. Elle a Ă©tĂ© supprimĂ©e dans les pays protestants, mais cependant gardĂ©e par lâĂglise anglicane. Cette fĂȘte Ă©tait appelĂ©e fĂȘte du Corpus Christi ou fĂȘte du Saint-Sacrement. Le nom de FĂȘte Dieu nâexiste quâen français. MĂȘme si aprĂšs la mort dâUrbain IV la cĂ©lĂ©bration de la fĂȘte du Corpus Domini se limita Ă certaines rĂ©gions de France, dâAllemagne, de Hongrie et dâItalie du nord, ce fut un autre Pape, Jean XXII, qui en 1317 lui redonna cours pour toute lâĂglise. Depuis lors, la fĂȘte connut un dĂ©veloppement merveilleux, et elle est encore trĂšs apprĂ©ciĂ©e du peuple chrĂ©tien. 3. PriĂšre pour la fĂȘte du Saint-Sacrement Mon Seigneur et mon Dieu, je me prosterne humblement et vous adore. Je me sens impuissant Ă considĂ©rer votre immense bontĂ©, votre amour infini dans la sainte Hostie. Puis je me reconnais incapable dâĂ©galer ma gratitude Ă cet incomprĂ©hensible bienfait, plus je vous supplie avec instance de mettre vous-mĂȘme dans mon cĆur, les sentiments qui me manquent. Faites que votre amour me dĂ©tache du monde et de moi-mĂȘme, et me suggĂšre les paroles qui peuvent mieux vous exprimer mon dĂ©sir de vous aimer et dâĂȘtre, Ă la vie, Ă la mort, tout Ă votre divin CĆur La procession 1. Historique de la procession de la FĂȘte-Dieu Le pape Jean XXII en 1318 a ordonnĂ© de porter lâeucharistie, le jour de la FĂȘte du Saint-Sacrement FĂȘte-Dieu, en cortĂšge solennel dans les rues et sur les chemins pour les sanctifier et les bĂ©nir. Câest Ă ce moment quâapparaĂźt lâostensoir. Elle se rĂ©pand dans tout lâoccident aux XIV° et XV° siĂšcles. Le concile de Trente 1515-1563 approuve cette procession de la FĂȘte Dieu qui constitue une profession publique de foi en la prĂ©sence rĂ©elle du Christ dans lâeucharistie. Le dĂ©filĂ© du Saint-Sacrement est encore trĂšs populaire en Italie et en Espagne. Mais en France, la procession de la FĂȘte-Dieu se fait rarement, sauf dans de nombreux villages du Pays Basque. 2. Description de la procession de la FĂȘte-Dieu Pendant la procession de la FĂȘte-Dieu le prĂȘtre portait lâeucharistie au milieu des rues et des places richement pavoisĂ©es de draperies et de guirlandes. On abritait le Saint sacrement sous un dais somptueux portĂ© par quatre notables. On faisait aussi une station Ă un reposoir, sorte dâautels couverts de fleurs. Lâofficiant encensait et bĂ©nissait le peuple avec lâeucharistie. On marchait sur un tapis de pĂ©tales de rose que des enfants jetaient sur le chemin du Saint-Sacrement. Cela constituait un vrai spectacle. 3. Lâostensoir Lâostensoir est un objet liturgique destinĂ©e Ă contenir lâhostie consacrĂ©e, Ă lâexposer Ă lâadoration des fidĂšles et Ă bĂ©nir les fidĂšles. 4. Le reposoir de la FĂȘte Dieu Le reposoir de la procession de la FĂȘte-Dieu est un temps fort de lâadoration du Saint-Sacrement. Le cortĂšge de la FĂȘte-Dieu fait une station Ă un reposoir, sorte dâautel dĂ©corĂ© ou couverts de fleurs. Au reposoir, lâofficiant encense lâeucharistie et bĂ©nit le peuple avec lâostensoir. Le reposoir peut ĂȘtre situĂ© en plein air ou dans une salle. Sur le trajet il y en a parfois plusieurs. AprĂšs une station Ă un reposoir, on se rendait Ă un autre reposoir 5. Renouveau de la procession du Saint-Sacrement LâarchevĂȘchĂ© de Paris a souhaitĂ© remettre Ă lâhonneur la procession du Saint-Sacrement et organise des cortĂšges pour la fĂȘte du corps et du sang du Christ. En 2007, personnes sâĂ©taient retrouvĂ©es Ă Notre-Dame pour une veillĂ©e de priĂšre puis une procession du Saint-Sacrement Ă Montmartre. En 2008, lâarchevĂȘque de Paris, Mgr AndrĂ© Vingt-Trois, a prĂ©sidĂ© une veillĂ©e Ă Saint-Augustin, suivie dâune marche dans la nuit jusquâĂ la basilique du SacrĂ©-CĆur Ă Montmartre qui est restĂ©e ouverte toute la nuit. FĂȘte du corps et du sang du Christ 1. Sens de la FĂȘte du corps et du sang du Christ Depuis la rĂ©forme liturgique du concile Vatican II, la FĂȘte-Dieu est appelĂ©e "FĂȘte du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ". La FĂȘte du Corps et du Sang du Christ commĂ©more lâinstitution du sacrement de lâeucharistie. Elle est un appel Ă approfondir le sens de lâeucharistie et sa place dans notre vie. Cette fĂȘte est la cĂ©lĂ©bration du Dieu dâamour qui se rĂ©vĂšle en donnant son corps et son sang, en se donnant Ă nous comme nourriture de vie Ă©ternelle. Le sens de la fĂȘte du corps et du sang du Christ est un peu diffĂ©rent de celui de la FĂȘte Dieu qui Ă©tait plus centrĂ©e sur lâadoration de la prĂ©sence rĂ©elle du Christ. 2. Messe de la FĂȘte du corps et du sang du Christ La messe de la FĂȘte du corps et du sang du Christ fĂȘte de Corpus Christi est dite en ornement blanc. La procession a presque complĂštement disparue. Au cours de la messe on est habituellement invitĂ© Ă communier au corps et au sang comme le Jeudi saint. On fait souvent la premiĂšre communion le jour de la fĂȘte du corps et du sang du Christ.
FĂȘtedu Corps et du Sang du Christ 19 juin 2022 (AnnĂ©e Luc â C) Avec le Christ ressuscitĂ©, vivons de sa prĂ©sence Accueil FrĂšres et sĆurs, comme chaque dimanche, nous nous rassemblons auprĂšs du Seigneur. En nous offrant son corps et son sang, le Christ fait de nous son corps spirituel et rĂ©alise notre unitĂ©. PremiĂšre lettre de saint Paul apĂŽtre aux Corinthiens Ceci est mon corps qui est pour vous. Faites cela en mĂ©moire de moi. Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mĂ©moire de moi. » Bouquet prĂšs de lâambon Bouquet sur lâautel au fond du chĆur PĂŽlemissionnaire du Perche sud BellĂȘme â Le Theil-sur-Huisne FĂȘte du Corps et du Sang du Christ 19 juin 2022 Paroisse Saint-LĂ©onard-des-ClairiĂšr; FĂȘte du Corps et du Sang du Christ 19 juin 2022 Paroisse Saint-LĂ©onard-des-ClairiĂšres. dimanche 19 juin 2022, par Martine. Documents joints. 19 juin - Zip - 15.4 ko. Rubriques; PriezComprendreLes trois textes de ce jour sont Ă©troitement liĂ©s par des thĂšmes bibliques majeurs sacrifice, alliance, sang et chapitres centraux du Livre de lâExode, dont nous lisons un extrait en premiĂšre lecture, nous racontent comment IsraĂ«l, libĂ©rĂ© de lâesclavage dâĂgypte, passe de la servitude au service » et naĂźt comme peuple de Dieu par la cĂ©lĂ©bration de lâAlliance. Le service, câest le culte rendu au Seigneur culte liturgique et culte de la vie. Tant la liturgie que lâaccomplissement de la Loi reçue sont expression et condition de la libertĂ©. IsraĂ«l, consacrĂ© par le sang de lâAlliance, consent Ă son identitĂ© comme peuple libĂ©rĂ©, royal et la deuxiĂšme lecture, il sâagit dâun autre acte cultuel la mort-rĂ©surrection du Christ, comprise comme lâentrĂ©e du grand prĂȘtre dans le sanctuaire pour offrir le sang du sacrifice dâexpiation. Ici aussi du sang est versĂ©. Ce nâest pas le sang dâun animal mais celui du Fils qui sâoffre lui-mĂȘme, scellant lâAlliance nouvelle. Son sacrifice nous ouvre lâaccĂšs au Sanctuaire, câest-Ă -dire Ă la prĂ©sence de Dieu, et nous rend aptes au culte sacerdotal des enfants de Dieu libĂ©rĂ©s du lâĂ©vangile, le repas pascal cĂ©lĂ©brĂ© par JĂ©sus et ses disciples devient lui aussi un sacrifice et un acte cultuel fondateur. Dans lâaction de grĂące le corps est partagĂ© et le sang de lâAlliance est rĂ©pandu. Ainsi, tout ce que signifiaient les anciens sacrifices de communion et dâexpiation, ainsi que la cĂ©lĂ©bration de la PĂąque, trouve son achĂšvement et sa sacrifice, expiation, victime peuvent nous paraĂźtre des thĂšmes peu avenants. Le sacerdoce de nos jours fait penser au clĂ©ricalisme⊠Et pourtant, si nous Ă©cartons ces notions de notre conscience quand nous cĂ©lĂ©brons lâEucharistie, nous rĂ©duisons considĂ©rablement le sens quâelle a dans toute la tradition de lâĂglise, pour les disciples de JĂ©sus, et pour JĂ©sus le sang nous gĂȘne, rappelons-nous quâil est toujours dans la Bible synonyme de vie. Vie rĂ©pandue pour tous, corps en Ă©tat de don, voilĂ ce Ă quoi nous sommes invitĂ©s Ă communier. La victime » ne subit pas de punition, elle se fait offrande dans lâaction de grĂące. FĂȘte-Dieu », disait-on naguĂšre. Quel Dieu cĂ©lĂ©brons-nous ? Ăcoutons lâĂpĂźtre aux HĂ©breux et contemplons ce quâelle nous rĂ©vĂšle du mystĂšre de la Croix, peut-ĂȘtre en nous aidant de lâicĂŽne de la Trinité⊠PoussĂ© par lâEsprit Ă©ternel, JĂ©sus sâest offert lui-mĂȘme Ă Dieu comme une victime sans tache⊠pour que nous puissions cĂ©lĂ©brer le culte du Dieu vivant. » Nous sommes introduits au cĆur de la TrinitĂ©. Les notions bibliques dâexpiation et de rĂ©demption sont Ă comprendre et Ă accueillir comme lâexpression de la solidaritĂ© du Fils qui nâa pas honte de nous appeler ses frĂšres » cf. He 2, 11-18. Son sacerdoce, il lâaccomplit en nous prenant tous avec lui et en nous entraĂźnant Ă sa suite Ă travers la mort jusquâĂ la prĂ©sence bĂ©atifiante du PĂšre. Câest ce Oui dâamour Ă©ternel que nous cĂ©lĂ©brons. Vive Dieu !PrierComment te rendre grĂące, Seigneur, pour cette Alliance inouĂŻe que tu mâoffres Ă nouveau ? Jâessaierai de mâunir au sacrifice filial et fraternel de JĂ©sus. Ă chaque messe je veux mâasseoir Ă sa table et laisser lâEsprit ouvrir Ă tous lâespace de mon cĆur. Quâil fasse de ma vie un culte dâamour. Et quâil me donne lâaudace dâentrer toujours plus en Ta prĂ©sence dans le Oui de ton Fils.
SaintThomas d'Aquin (1225-1274) prĂ©para la liturgie de cette fĂȘte du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, notamment par la crĂ©ation du Lauda Sion Salvatorem et de Pange Lingua Gloriosi permettant aux fidĂšles une catĂ©chĂšse simple et belle sur la PrĂ©sence RĂ©elle. Pange Lingua Gloriosi est l'hymne eucharistique par excellence de l'Ăglise catholique, mĂȘme s'il faut
SAINTE CĂNE N° 35PENITENCE JĂSUS-CHRIST, NOTRE SAINT SAUVEUR Jesus Christus, unser Heiland, der von uns Gottes Zorn 1524 Sankt Johannes Hus lied gebessert. Martinus Luther. â Le chant de Saint Jan Hus augmentĂ©. Martin Luther. Klug 1533, 27b alld IV frs IV Jean Hus â Martin Luther 1. JĂ©sus-Christ, notre saint Sauveur, 3 2 Porta la colĂšre du CrĂ©ateur, 2 Souffrit dans son Ăąme, son corps, 2 Et nous sortit des liens de la mort. 2 2 2. Que chacun sâen souvienne encor A manger il donne le pain, son corps, A boire il nous donne le vin, Son corps brisĂ© et son sang trĂšs saint. 3. A la table qui veut venir, Celui-lĂ dâabord doit se repentir, NâĂȘtre point indigne de cĆur Pourquoi boire et manger son malheur ? 4. Tu loueras le PĂšre Sauveur, Qui te place Ă table comme un seigneur. Pour nourrir ton Ăąme, ton corps, Il a donnĂ© son Fils dans la mort. 5. Tu dois croire et nâen pas douter, Que, dans ce repas que tu vas goĂ»ter, Tâest donnĂ© un mĂ©dicament Qui guĂ©rit lâĂąme et le cĆur souffrant. 6. Cette grĂące, cette bontĂ©, Un cĆur assoiffĂ© pourra les goĂ»ter. Un cĆur orgueilleux perd son temps Il nâobtiendra rien, rien ne lâattend. 7. JĂ©sus dit Approchez-vous tous. Vous les faibles, je prends pitiĂ© de vous. » Le fort nâa besoin dâaucun soin Lâorgueil le perd, il meurt Ă la fin ! 8. Si tu peux justice obtenir, Me faut-il encore pour toi mourir ? Cette table ne peut tâaider, Si tu dis que tu peux te sauver. 9. Si tu crois cela dans ton coeur Et confesses ta foi dans le Sauveur, La table dressĂ©e te nourrit Tu es conduit par le Saint-Esprit. 10. Il naĂźtra de toi du bon fruit, Lâamour du prochain, la paix qui produit Lâentente et lâaccord, la bontĂ©, EspĂ©rance et foi, et la vĂ©ritĂ©. pas dâAmen . Texte allemand Jesus Christus, unser Heiland, 3 2 Der von uns den Gottes Zorn wandt, 4 Durch das bitter Leiden sein 2 Half er uns aus der Hölle Pein. 2 3 . Dass wir nimmer des vergessen, Gab er uns sein Leib zu essen, Verborgen im Brot so klein, Und zu trinken sein Blut in dem Wein. . Wer sich will zu dem Tisch machen, Der hab wohl acht auf sein Sachen ; Wer unwĂŒrdig hinzugeht, FĂŒr das Leben den Tod empfĂ€ht. . Du sollst Gott den Vater preisen, Dass er dich so wohl wollt speisen Und fĂŒr deine Missetat In den Tod sein Sohn geben hat. . Du sollst glauben und nicht wanken, Dassâs ein Speise sei den Kranken, Denân ihr Herz von SĂŒnden schwer Und vor Angst ist betrĂŒbet sehr. . Solch gross Gnad und Barmherzigkeit Sucht ein Herz in grosser Arbeit ; Ist dir wohl, so bleib davon, Dass du nicht kriegest bösen Lohn. . Er spricht selber Kommt, ihr Armen, Lasst mich ĂŒber euch erbarmen; Kein Arzt ist dem Starken not, Sein Kunst wird an ihm ein Spott. . HĂ€ttst du dir was konnt erwerben, Was musst ich dann fĂŒr dich sterben ? Dieser Tisch auch dir nicht gilt, So du selber dir helfen willt. »1 . Glaubst du das von Herzensgrunde Und bekennest mit dem Munde, So bist du recht wohlgeschickt, Und die Speise dein Seel erquickt. . Die Frucht soll auch nicht ausbleiben Deinen NĂ€chsten sollst du lieben, Dass er dein geniessen kann, Wie dein Gott an dir getan. kein Amen . 1 konnt » forme archaĂŻque et dialectale de gekonnt », qui dans EG est orthographiĂ©e âkonnt », pour signaler lâĂ©lision de la premiĂšre syllabe. Willt », forme archaĂŻque et dialectale de willst », employĂ©e par Luther Ă cause de la rime avec gilt ». Ces formes archaĂŻques, frĂ©quemment conservĂ©es dans les dialectes, sont assez courantes dans la poĂ©sie allemande, car, en Allemagne, les formes dialectales et le Hochdeutsch voisinent, la plupart des gens parlant les deux. Pour cette raison, ces formes anciennes sont maintenues dans les cantiques. . Le texte Les sources Le texte de ce cantique remonte Ă plusieurs sources dâabord un chant de Jan Jean Hus, le RĂ©formateur de BohĂšme. LâĂ©dition de Luther de 1524 et celle de Klug en 1533, donnent le sous-titre suivant Das Lied S. Johannis Husâ gebessert â Le chant de saint Jean Hus amĂ©liorĂ© », ce qui montre que Luther reprend ce chant dâun PrĂ©rĂ©formateur, quâil considĂšre en mĂȘme temps comme un martyr en lâappelant saint », mais il procĂšde Ă des changements et des ajouts en fonction de sa propre thĂ©ologie. Le mot gebessert », que Luther emploie pour Christ lag in Todes Banden » et Komm Heiliger Geist, Herre Gott », au sens de augmentĂ© », se retrouve dans lâentĂȘte de ce chant. En fait, il semble que Luther nâait empruntĂ© que la premiĂšre strophe de ce chant tchĂšque et que le reste soit essentiellement de lui. Les chants dâorigine tchĂšque Ă©taient connus en Saxe dĂšs les premiers temps de la RĂ©forme. Ils Ă©taient nombreux. 1 En 1531, Michael Weisse Ă©dita le premier recueil des Böhmische BrĂŒder â FrĂšres de BohĂšme, contenant 157 chants, dont un certain nombre de textes et mĂ©lodies dâorigine tchĂšque. Luther, qui connaissait le chant de Hus dans sa forme latine, lâa, dĂšs avant 1524, repris et complĂ©tĂ©. Une deuxiĂšme source, selon EG 215, provient du chant latin Jhesus Christus nostra salus », de Jean de Jenstein, avant 1400, attestĂ© Ă Hohenfurth en 1410. LĂ aussi, les emprunts Ă ce chant paraissent peu importants. En revanche, il semble que Luther, sur cette base premiĂšre, ait incorporĂ© dans un chant les thĂšmes de ses prĂ©dications du temps de la Passion, en particulier celles des dimanche Invocavit, des Rameaux, et du Jeudi saint, de lâannĂ©e 1524, et ceux dâune prĂ©dication sur la pĂ©nitence et le sacrement = Sainte CĂšne de la mĂȘme annĂ©e. Les thĂšmes Le chant vise Ă la prĂ©paration Ă la sainte CĂšne, mais il est aussi destinĂ© Ă ĂȘtre chantĂ© pendant la communion au pain, comme le Sanctus allemand » et le Gott sei gelobet ». Dans la Deudsche Messe de 1526, Luther stipule expressĂ©ment Und die weyl singe das deutsche sanctus odder das lied Gott sey gelobet oder Johans Hussen lied Jhesus Christus unser heyland â et pendant ce temps la communion au pain, quâon chante le sanctus allemand ou le chant Gott sey gelobet ou le chant de Jean Hus JĂ©sus-Christ, notre saint Sauveur » 99/5-16. En fait, le chant consiste en un vaste dĂ©veloppement dogmatique sur lâĆuvre salvatrice du Christ et sur lâincapacitĂ© de lâhomme de se libĂ©rer de son pĂ©chĂ©. Le chant se divise en deux grandes parties A. LâĆuvre du Christ et la confession des pĂ©chĂ©sB. LâhumilitĂ© du vrai chrĂ©tien et lâorgueil du faux A. Str. 1 et 2 lâĆuvre du Christ, son anamnĂšse. La parole du Christ sây trouve nicht vergessen â ne pas oublier », câest-Ă -dire se rappelerStr. 3 et 4 abandonner son indignitĂ© », en confessantson pĂ©chĂ© et en rendant grĂące Ă Dieu. B. Str. 5 Ă 8 affirmation de lâincapacitĂ© dâun homme Ă se sauver,et de lâimpossibilitĂ© Ă un orgueilleux de seulementrecevoir la grĂące de la CĂšne. Seul, le cĆur humblepeut trouver un profit dans la 9 Ă 10 conclusion celui qui croit cela du cĆur et leconfesse de la bouche », selon St Paul, dansRom. 10/10, peut recevoir la CĂšne avec double profit,Ă savoir le pardon de ses pĂ©chĂ©s et les fruits de justice. La deuxiĂšme partie est la plus frappante, Ă cause de cette insistance sur le profit pour lâhumble et le dĂ©savantage pour lâorgueilleux. Cette derniĂšre reflĂšte la thĂšse du serf-arbitre de lâhomme, incapable de se sauver lui-mĂȘme str. 6 et 8. La thĂšse de la CĂšne nourriture » et mĂ©dicament de lâĂąme », str. 5, est Ă©galement Ă©voquĂ©e. Luther nâajoute pas pour le corps », mais cette idĂ©e se trouve dans certains chants de lâĂ©poque. DignitĂ© et indignitĂ© du communiant Les Biblische Quellen der Lieder », p. 296, indiquent les sources bibliques et les commentent et disent en substance La citation centrale du texte est I Corinthiens 11/23-29, avec ses deux aspects lâinstitution de la CĂšne par le Christ, et la restriction du verset 27 Celui qui mangera indignement le pain et la coupe du Seigneur, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. » Cette citation apparaĂźt Ă la strophe 2, rĂ©sumant aussi les textes de lâinstitution des Synoptiques. Face Ă cette indignitĂ© », Luther cite deux fois lâĂ©vangile de Matthieu dâabord Mt. 11/28 Venez Ă moi, vous tous qui ĂȘtes fatiguĂ©s et chargĂ©s, je vous donnerai du repos. » La citation directe figure Ă la strophe 7 Kommt, ihr Armen, lasst mich ĂŒber euch erbarmen â Venez, vous les pauvres, laissez-moi avoir pitiĂ© de vous. » Mais le thĂšme se trouve dans les 5 strophes de 5 Ă 9. La deuxiĂšme citation de Matthieu figure dans 9/12 Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de mĂ©decin, mais les malades. » Cette citation forme la deuxiĂšme moitiĂ© de la strophe 7 Kein Artzt ist dem Starken not â Le fort nâa pas besoin de mĂ©decin », annoncĂ©e Ă la strophe 5 par Dassâs ein Speisâ sei der Kranken â que ceci soit une nourriture pour les malades. » Il a pparaĂźt que les strophes 5 Ă 9 se prĂ©sentent comme un enchevĂȘtrement des deux versets Matthieu 11/28 et 9/12 Str. 5 9/12 + 11/28Str. 6 11/28 + 9/12 + I Cor. 11/27Str. 7 11/28 + 9/12Str. 8 9/12Str. 9 11/28 En suivant ce schĂ©ma, le plan du chant est diffĂ©rent de celui, plutĂŽt dogmatique, donnĂ© plus haut, tout en gardant les deux grandes parties identiques A. str. 1 Ă 4 lâinstitution de la CĂšne, selon I Cor. 11/23-26, avec la restriction de 27,+ une strophe dâaction de grĂąces concluant cette partie. B. str. 5 Ă 9 alternance de Mt. 11/28 et 9/12,+ une strophe finale sur les fruits de la CĂšne et lâamour du prochain. Les deux derniĂšres strophes lâaction de grĂąces La fin de la strophe 9 Und die Speis die Seel erquickt â et cette nourriture rassasie lâĂąme », ainsi que la derniĂšre strophe 10, sont un rappel de la priĂšre dâaction de grĂąces Ă la fin de la CĂšne, qui sâĂ©nonce ainsi Nous rendons grĂące, parce que tu nous as rassasiĂ©s par la communion au corps et au sang de ton Fils JĂ©sus-Christ. » Puis il est demandĂ© que cette communion produise en nous des fruits de grĂące et de vĂ©ritĂ©,âŠ, un amour vrai envers les frĂšres et nos prochains. » Le mot Speis â nourriture» est une allusion Ă la priĂšre dâaction de grĂąces de la DidachĂ© A nous tu as donnĂ© une nourriture spirituelle. » Le grec brĂŽsis pneumatikĂ© â nourriture spirituelle » est devenu un terme technique dĂ©signant le pain et le vin de la CĂšne. Luther ne place pas de Gloria Ă la fin du cantique, ni mĂȘme un Amen, comme il est habituel dans ce type de chant hymnique. Il en est de mĂȘme pour le Gott sei gelobet », qui sâachĂšve par le Kyrie eleison ». La raison en est que ces cantiques doivent dâabord ĂȘtre chantĂ©s au cours de la communion et servir Ă mĂ©diter celle-ci. Le chant reste ouvert, puisque la CĂšne nâest pas achevĂ©e. Chez Luther, aprĂšs ces deux chants au choix, on communie au vin. En effet, dans la Deudsche Messe, il continue en disant Darnach segne man den kilch und gebe denselbigen auch und singe, was ubrig ist von obengenanten liedern oder das deudsch Agnus dei â Ensuite aprĂšs la communion au pain et le chant quâon bĂ©nisse le calice et quâon donne aussi celui-ci et chante le reste des chants citĂ©s plus haut ou lâAgnus dei allemand. » Ce qui signifie que les deux cantiques Ă©taient chantĂ©s en deux parties, et que, pour le chant du Hussen lied â chant de Hus », les strophes 9 et 10 dâaction de grĂąces Ă©taient chantĂ©es aprĂšs la communion complĂšte. Fonction et usage du chant Le chant vise Ă la fois la prĂ©paration Ă la CĂšne et lâaccompagnement par le chant de la communion. Il peut ĂȘtre employĂ© dans la partie pĂ©nitentielle prĂ©cĂšdant la CĂšne ou pendant la communion, par exemple sâil y a deux cercles ou une communion ambulatoire ceux qui ne communient pas chantent, selon une ancienne tradition des Ăglises. Le chant pourra ĂȘtre utilisĂ© par exemple le dimanche des Rameaux, Ă lâentrĂ©e de la Semaine sainte, ou bien le Jeudi saint, jour de lâInstitution de la CĂšne. Ou encore dans le temps de la Passion, au dimanche Invocavit 1er D. de CarĂȘme ou Laetare 4e CarĂȘme, et dimanche aprĂšs le jeudi de la Mi â CarĂȘme, si on veut cĂ©lĂ©brer une CĂšne avec une introduction pĂ©nitentielle bien marquĂ©e. Par lĂ , lâintention premiĂšre de Luther dans ses prĂ©dications pour ces dimanches et fĂȘtes du temps de la Passion est maintenue. Le chant sera associĂ© Ă la priĂšre de pĂ©nitence et Ă des lectures en rapport. MĂ©lodie La mĂ©lodie classique est ancienne elle remonte au XIVe siĂšcle, est attestĂ©e Ă lâabbaye de Hohenfurt en 1415, annĂ©e de la mort de Hus. Elle se trouve dans le Klug de 1533. Elle prĂ©sente la caractĂ©ristique dâavoir des fleurs » musicales mĂ©lismes dans chaque ligne, de 4 Ă 2 notes selon le vers. Cette maniĂšre de chanter, typiquement mĂ©diĂ©vale, est relativement difficile Ă premiĂšre vue. En fait, il ne faut pas chanter trop vite, pour laisser le temps aux notes de sâĂ©panouir et au sens de se dĂ©velopper, et aussi pour pouvoir bien prononcer le texte, ce qui nâest pas si facile. Ce type de chant est mĂ©ditatif, et demande quâon prenne son temps. Comme il comporte 10 strophes, celles-ci pourront ĂȘtre chantĂ©es en deux groupes alternĂ©s, ce qui permet la mĂ©ditation, et mĂȘme en quatre parties, selon le plan indiquĂ© plus haut. Une deuxiĂšme mĂ©lodie est donnĂ©e par Klug 1533, sans prĂ©cision dâorigine. Elle est plus simple, ne comportant aucune double ou triple note. Il est possible que la difficultĂ© de la premiĂšre mĂ©lodie ait Ă©tĂ© ressentie trĂšs tĂŽt. En effet, le livre de cantiques de Matthieu Barthol, Pseaumes, Hymnes et Cantiques », de 1596 Ă Franfort, rééditĂ© en 1612, ne donne que cette deuxiĂšme mĂ©lodie diffĂ©rente. Le texte de la traduction de Barthol, en IV peut se chanter sur les deux LE TEXTE LATIN DE JAN HUS JHESUS CHRISTUS, NOSTRA SALUS IV Texte Jhesus Christus, nostra salusJan Hus 1360-1415et Johann von Jenstein 1347-1400,ce qui placerait le chant avant dans SĂ€mtliche Werke Martin Luthers,oeuvres complĂštes de Martin Luther,Weimar, Band 35, 1895 MĂ©lodie originale Hohenfurth 1410 ? Texte latin Comme dĂ©jĂ indiquĂ© plus haut, dans les sources » du chant allemand de Luther, il est difficile dâĂ©tablir ce qui, dans le chant latin, remonte Ă Hus, puisquâun autre auteur est supposĂ© avoir participĂ© Ă sa composition, Johann von Jenstein, de 13 ans plus ĂągĂ© que Hus. Le texte relevĂ© ici il en existe des variantes, compte 10 strophes et se divise en 4 parties Str. 1. rappel du sacrifice du Christ et de son mĂ©morial Ă la 3e personneallusion au seul painStr. 2-8 commence par une exclamation O quam sanctus panis »mĂ©ditation sur le pain et sur le corps du Christ. 2-5+8 3e personne6-7 3e personneĂ aucun moment le sang et le vin ne sont mentionnĂ©sStr. 9-10a commence par une exclamation O quam magna tu secisti » 2e personneStr. 2 panis, 2 fois, str. 5 in carne, 1 foisle vin apparaĂźt, en 9 et 10a pour la premiĂšre fois, et citĂ© avant le pain dans 9 Vini et panis specie », et aprĂšs lui en 10a Caro cibus, sanguis vinum »Str. 10b doxologie finale au Chrit, en 2 vers. ThĂ©ologie du texte latin et du texte allemand de Luther Ce texte est dogmatiquement trĂšs dense, et a un cĂŽtĂ© plus pĂ©dagogique et explicatif que pastoral ou laudatif. Les commentateurs sont surpris par la longue insistance des strophes 1 Ă 8 sur le pain et la brĂšve citation du vin dans les deux strophes 9 et 10, tout Ă la fin du chant. On dirait que ce chant est un commentaire de lâhostie1, dont le terme apparaĂźt immĂ©diatement Ă la 1e strophe. Le chant rappelle le O salutaris hostia » de St Thomas dâAquin. Ces strophes 1 Ă 8 reflĂštent-elles la thĂ©ologie de Hus ? Celui-ci prĂ©conisait la CĂšne sous les 2 espĂšces. La strophe 5 est frappante Non es panis, sed es deus ». Il sâagit de la transsubstantiation, mais appliquĂ©e au seul pain. Mais il semble que Hus ne rejetait pas la transsubstantiation. Ce quâil voulait, câest la communion sous les deux espĂšces, telle quâelle sâĂ©tait toujours faite jusquâĂ peu avant son temps. Autre question la troisiĂšme partie, commençant par une rĂ©pĂ©tition de lâexclamation O quam », est-elle un ajout de la plume de Jean Hus, Ă un texte plus ancien et trĂšs thomiste, qui serait celui de Johann von Jenstein ? En effet les deux derniĂšres strophes insistent fortement sur les deux espĂšces, placĂ©es Ă Ă©galitĂ©. Le texte de Luther diffĂšre fortement de celui de ce chant latin. Luther le fait dâailleurs savoir, puisquâil indique au dessus du chant Sankt Johannes Hus lied gebessert. » Ici cette mention ne signifie pas augmentĂ© » dans le nombre des strophes, puisque leur nombre de 10 dans le texte latin reste le mĂȘme chez Luther, mais certainement corrigĂ© », en pensant aux paroles. Luther commence Ă©galement par une strophe et demi dâintroduction, qui rappelle dâabord les souffrances du Christ et le don de soi dans le sacrement, mais passe tout de suite au pain et au vin dans la 2e strophe. Il semble que Luther saute de la strophe latine 1 Ă la 9-10, Ă©liminant lâhostie de la strophe 1 et plaçant dans celle-ci le pain et le vin de la strophe 9-10. Il abandonne tout le dĂ©veloppement sur le seul pain des strophes 2 Ă 8. les deux espĂšces accompagnent tout le texte de Luther, mĂȘme si elles ne sont pas rappelĂ©es nommĂ©ment. Les deux sont placĂ©es sur la table dont on sâapproche, str. 3. Elles sont appelĂ©es deux fois Speise â nourriture », en rappel de Jean 6. Alors que dans le latin, le mot cibus -nourriture » est attribuĂ© deux fois au pain seul panis cibus » str 2, et Caro cibus â chair nourriture ». Dans le latin enfin, Ă la 7e strophe, le mot Esca â nourriture » dĂ©signe toujours encore le pain seul. La citation du pain et du vin rĂ©unis est donc bien faible dans le chant latin. Le verset 7 de Luther reprend les termes mĂ©dicaux du latin qui dĂ©signent le Christ Medicamen â mĂ©dicament », relevamen â soulagement », et Fasce nos â bande-nous » Ă la strophe 8. Cette image du Christ mĂ©decin, tirĂ©e entre autres de la parabole du bon Samaritain, Luc 10/34 il sâapprocha de lui et le banda », Ă©tait courante Ă lâĂ©poque. De mĂȘme, il reprend lâimage de la CĂšne âmĂ©dicament, tirĂ©e de Matthieu 9/12 et parallĂšles Les bien-portants nâont pas besoin de mĂ©decin, mais les malades. » Ces derniers sont les pĂ©cheurs que le Christ guĂ©rit. Mais comme nous lâavons signalĂ© plus haut dans les commentaires du texte allemand, Luther a une vision plus pastorale et se concentre sur lâattitude dâhumilitĂ© du fidĂšle, et sur le fait que lâhomme ne peut rien faire pour son salut seuls, le Christ et sa mort, et le sacrement qui les reprĂ©sente, peuvent sauver. Il est clair que Luther sâĂ©loigne du texte latin dĂšs la fin de la 1e strophe. Wackernagel, cĂ©lĂšbre hymnologue allemand du XIXe SiĂšcle, sâest demandĂ© sâil existait un chant tchĂšque dĂ©rivĂ© de ce chant latin, et plus hussite, que Luther aurait pu connaĂźtre. Rien nâa Ă©tĂ© trouvĂ© dans ce sens. De nombreuses incertitudes subsistent donc. Luther avait-il des preuves que ce chant remonte essentiellement Ă Jean Hus, ou reprend-il une affirmation courante que ce texte Ă©tait de ce dernier ? Johann Jenstein Ă©tait-il peu connu Ă lâĂ©poque de Luther ? Toutes ces questions restent sans rĂ©ponse. En tout cas, Luther a popularisĂ© la figure de Jan Hus en la rattachant si fortement Ă son chant allemand, quâil appelle sankt Johannes Hus lied », dâautant plus que Luther fut considĂ©rĂ© comme le Hus redivivus ». PoĂ©tique et mĂ©lodie La poĂ©tique du texte est concise et bien serrĂ©e, il sâagit dâune hymne typique en IV dĂ©coupĂ©e en deux parties de deux vers, la deuxiĂšme, dans le texte de la Weimarer Ausgabe », lâĂ©dition de Weimar, commençant par une majuscule. MalgrĂ© la forte domination dâun langage technique et dâune forme pĂ©dagogique, le texte a du souffle et se chante bien sur les mĂ©lodies classiques dâhymnes dans cette coupe. La graphie misterium » pour mysterium » et secula seculorum » pour saecula saeculorum », est courante aux XIVe-XVe SiĂšcles. Les humanistes du XVIe SiĂšcle rĂ©tabliront les graphies latines antiques. Luther a choisi une coupe diffĂ©rente IV sur laquelle se trouve la mĂ©lodie de Hohenfurth de 1410, contemporaine de Hus. Or le chant latin ne peut pas se chanter sur cette mĂ©lodie, ce qui nous renvoie Ă nouveau Ă la question Luther avait-il un autre original, tchĂšque peut-ĂȘtre, Ă sa disposition, sur cette mĂ©lodie, avec une coupe diffĂ©rente ? Aucune rĂ©ponse nâest possible dans lâĂ©tat actuel des connaissances. Texte latin et Traduction littĂ©rale Texte latin 1. Jhesus Christus, nostra salus, quod reclamat omnis malus, Nobis in sui memoriam dedit in panis hostiam. 2. O quam sanctus panis iste, tu solus es, Ihesu Christe, Panis cibus sacramentum, quo nusquam maius inventum. 3. Hoc donum suavitatis, caritasque deditatis, Virtus et eucharistia Communis gracia. 4. Ave, deitatis forma, dei unitatis norma, In te quisque delectatur qui te fide speculatur. 5. Non es panis, sed es deus homo, liberator meus. Dum in cruce pependisti et in carne defecisti. 6. Non angitur consecratus inconsumptus nec mutatus Nec divisus in fractura totus Deus in statura. 7. Esca digna angelorum, pietatis dux sanctorum Lex moderna appobavit quod antiqua figuravit. 8. Salutare medicamen peccatorum relevamen, Fasce nos, a malis leva, duc nos ubi lex est eva. 9. O quam magna tu secisti qui te Christe, impressisti Vini et panis specie Apparentum in facie. 10. Caro cibus, sanguis vinum, est misteri-um divinum Tibi sit laus et glori-a In seculorum secula. . Traduction littĂ©rale JĂ©sus-Christ, notre salut, 3e personne que tout le mal accusait, Ă nous en mĂ©moire de lui se donna dans lâhostie du pain. 0h ! que saint est ce pain que toi seul es, JĂ©sus-Christ, 2e personne Pain nourriture sacrement dans lequel jamais rien de plus grand ne fut trouvĂ©. Cest le don de la douceur, 2e personne et la charitĂ© du dĂ©vouement, La force et lâeucharistie action de grĂąces ?, la grĂące Ă©gale pour tous. Salut, image de la divinitĂ©, 2e personne exemple de lâunitĂ© de Dieu, Chacun se rĂ©jouit en toi qui te voit par la foi. Tu nâes pas du pain, mais tu es Dieu- 2e pers. Homme, mon libĂ©rateur, Quand tu pendis Ă la croix et que tu mourus dans la chair. ConsacrĂ©, il nâest pas diminuĂ©, 3e personne Ne se consume pas, ni nâest changĂ© Ni divisĂ©, quand on le rompt, Dieu entier en sa stature. Nourriture digne des anges, 3e personne conducteur de la piĂ©tĂ© des saints, La loi parole nouvelle a prouvĂ© ce que lâancienne avait prĂ©figurĂ©. MĂ©dicament salutaire, 2e personne soulagement des pĂ©cheurs, Bande-nous, soulage nos maux, conduis-nous lĂ oĂč la loi est effacĂ©e. O que grandes furent tes souffrances, 2e pers. toi qui, Christ, as pĂ©nĂ©trĂ© lâespĂšce du vin et du pain sous lâaspect des apparences. Chair nourriture, sang vin, 2e personne est un mystĂšre divin A toi soit louange et gloire aux siĂšcles des siĂšcles.q3qAalv.